Biographie
Dans un monde en constante mutation, un monde flou et incertain dont les conflits grandissent et les crises se multiplient, poussées par une guerre économique globale qui impactent nos modes de vie ainsi que les territoires, une époque de la réticulation numérique quasi-incontrôlable dont la consommation rend difficile à différencier la réalité de l’illusion, une question pour Maxence Haution se pose : celle de l’observation qui découle directement de son rapport au monde.
La peinture comme sujet principal et récurent dans son travail fonctionne comme un moyen de montrer - tout du moins - d’approcher le réel. Abordant de lourdes questions sur l’avenir, Maxence parle d’une double nécessité, l’urgence de l’état du monde et une urgence de la nécessité de peindre. Cette urgence se manifeste avant tout dans la question de la peinture par le travail de matière, de saturation, de couleur et de cadrage.
Le témoignage de la peinture à parler de la sensation de l’instant vécue, la consistance ou l’aura de la chose peinte ne peux se transcrire qu’avec une proximité à lui-même, c’est la raison pour laquelle Maxence peint majoritairement d’après motif. Pour lui comme pour l’artiste Anselm Kiefer il ne s’attend pas à un résultat dans son tableau car le tableau constitue un processus. Ce sont des contraintes extérieures qui l’amène à sa finalité.
La peinture devient un moyen de doute et de question permanents mais aussi un rapport qui le
transcende et qui le fait sortir du monde des clichés, du factice, pour aller vers le monde de la
peinture où l’artiste se met à exister. Le réel devient une obsession dont le peintre veille à ne pas
sombrer dans la représentation mais à la diriger vers une présence, spirituelle, ambiguë.
Paradoxalement, Maxence se dit aveugle face au monde qu’il ne comprend pas. Conscient que le
réel ne peut être défini clairement, le peintre tâtonne par questionnement à travers son
expérience.
"Grossièrement, les teintes majoritairement rougeâtres ponctuées de jaune, de bleu et de vert s'entremêlent sans jamais se mélanger, forment sans jamais copier, montrent sans jamais obliger. Dans ses toiles, en reprenant le caractère des couleurs d'un morceau de viande avarié qui se gâte au fur et à mesure du temps, l’artiste Maxence Haution présente un regard critique sur le monde qui l'entoure. Il peint la viande, le sang et la chair avec honnêteté, sans pudeur, sans mensonge ; la peinture comme fenêtre d'un monde. Un regard Concret."
Mickaël Cresset. Artiste plasticien. À propos des études de viande.
